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Parade, une réouverture sans frontière du Châtelet

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Après presque trois ans de travaux, le Théâtre du Châtelet réouvre enfin ses portes pour le début de la saison, sur un ton résolument festif. Le week-end d’inauguration a d’ailleurs des allures de portes ouvertes, une semaine avant les désormais traditionnelles Journées du patrimoine. Parade, ce n’est pas seulement un nouveau lever de rideau sur une grande scène dont la technique a été remise aux normes du jour, mais aussi – et peut-être surtout – une invitation éclectique au-delà des murs du théâtre, des frontières et des genres, dans le plus pur esprit de Satie, sorte de figure tutélaire – jusque dans le titre reprenant celui d’un ballet qui avait fait scandale lors de sa création en 1917 – de ce nouveau départ pour la salle parisienne, sous la direction de Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost, duo succédant à Jean-Luc Choplin, désormais aux commandes de Marigny. 

Les réjouissances investissent la rue, entre l’Hôtel de Ville et le Châtelet, avec ateliers d’initiation aux arts du cirque, performance de Vexations de Satie, courte pièce jouée plus de huit cent fois avec des pianistes amateurs sur le parvis, spectacle de marionnettes géantes du Mozambique et défilé entre les places, avant de redécouvrir le théâtre rénové. Si les spectateurs munis de billets bénéficient d’une entrée privilégiée, les Parisiens – et les visiteurs – n’ont pas hésité à faire la file, dans une douceur de fin d’été, pour découvrir dans les foyers qui ont retrouvé leurs couleurs originelles, les petites saynètes puisées dans l’univers de Satie. Si l’on peut aisément déambuler autour de la pyramide de pianos dans le Grand Foyer ou devant les interludes circassiens sur la Terrasse, les miniatures dans les rotondes, à l’exemple de l’horlogerie décalée du Dîner en blanc, demande un peu de patience, devant l’affluence plus grande que la jauge.

Le Châtelet, une salle plurielle

Le spectacle proprement dit s’affranchit également des formats habituels. Pendant que s’installe le public parmi lequel on reconnaît des figures de la Mairie de Paris, principale tutelle du Châtelet, à l’instar de  l’adjoint d’Anne Hidalgo, Ian Brossat, en cette dernière de dimanche soir, Mercure de Satie est repris en boucle par les musiciens de l’Ensemble Intercontemporain, sous la houlette de leur chef, Matthias Pintscher, dans un arrangement très savoureux de Birswistle. Après un défilé très coloré de marionnettes du Mozambique sur des percussions revigorantes en guise d’apéritif, les musiciens de DakhaBrakha développent des rythmes et des harmonies balkaniques, dans un assaisonnement qui ne craint pas les tentations pop, sur lesquels des acrobates défient la pesanteur. Ludique et virtuose, tel est aussi le parti pris des mouvements chorégraphiques sur les créations de Pierre-Yves Macé, L’Algèbre est dans les arbres. Streb extreme action offre un démenti jubilatoire à la réputation d’austérité de la musique contemporaine – et d’un de ses serviteurs les plus pointus de France, l’Ensemble Intercontemporain. Mettre main dans la main le divertissement et l’exigence de l’invention, telle semble être l’ambition de cette nouvelle ère du Châtelet, jusque dans les saluts de la production circonstancielle réglée avec brio par Martin Duncan.

 

Par Gilles Charlassier

 

Parade, Théâtre du Châtelet, septembre 2019

 

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